La Rochelle, un projet commun

Jeunes et Université

Une jeunesse dynamique, mais en quête d’ancrage et d’avenir

Un potentiel immense,
encore sous-exploité

La Rochelle compte près de 10 000 étudiants (source : Université de La Rochelle, 2024), soit près de 10 % de sa population. Ce chiffre comprend à la fois les étudiants de l’université publique, ceux des établissements privés et des filières paramédicales. C’est une ville universitaire à taille humaine, attractive pour son cadre de vie, mais qui peine à offrir aux jeunes un vrai projet d’avenir local.

Alors que les campus s’inscrivent dans le paysage rochelais depuis plus de 30 ans, la question de l’intégration de la jeunesse dans le tissu économique, politique et culturel reste largement ouverte.

Constat

Une vie étudiante marquée par la précarité

  • 51 % des étudiants vivent avec moins de 500 € par mois (source : Observatoire de la Vie Étudiante, 2023).
  • Les loyers rochelais sont parmi les plus élevés des villes moyennes étudiantes : environ 520 € en moyenne pour un studio (source : LocService, 2024).
  • L’offre de logements universitaires est limitée. Le CROUS ne propose qu’environ 600 places sur l’ensemble de l’agglomération (source : CROUS de Poitiers, 2024).

Une jeunesse concernée par l’écologie mais peu mobilisée localement

  • Bien que 82 % des étudiants se disent inquiets pour le climat (source : OVE, 2023), la participation aux démarches locales comme le projet Territoire Zéro Carbone reste marginale.
  • Les campus eux-mêmes souffrent d’un manque d’espaces verts, de mobilités douces peu incitées, et d’une gestion des déchets perfectible.

Une insertion professionnelle trop incertaine

Selon l’enquête d’insertion menée en 2022 par l’université :

  • 69 % des diplômés trouvent un emploi dans les 30 mois après leur diplôme (taux toutes filières confondues).
  • Seuls un tiers d’entre eux s’insèrent localement, les autres partant vers Bordeaux, Nantes ou Paris.
  • Les débouchés locaux sont plus nombreux dans les secteurs du tourisme, du développement durable et des services aux entreprises, mais restent limités en industrie, ingénierie et recherche.

Une politique de stationnement jugée punitive

La généralisation du stationnement payant (zone verte, orange, rouge) crée un sentiment d’iniquité : les habitants du centre peinent à se garer près de chez eux, et les commerçants dénoncent une baisse de fréquentation.

Les parkings relais sont peu utilisés, faute de navettes fréquentes et fiables.

Propositions concrètes pour La Rochelle

Apaiser les déplacements, sans les contraindre

- Adapter les feux de circulation et les sens de priorité sur les grands axes pour fluidifier les entrées et sorties de ville.
- Expérimenter des corridors à double usage (bus/covoiturage/voiture) sur certains boulevards, plutôt que de supprimer systématiquement les voies de circulation.
- Réduire les zones 30 ciblées pour éviter de brider la circulation sur les grands axes structurants.

Objectif : Une transition pragmatique, respectueuse des usages réels.

Mieux connecter les quartiers périphériques

- Développer un réseau express périurbain, avec des lignes Illico renforcées aux heures de pointe.
- Créer des points d’échange multimodaux dans les faubourgs (Tasdon, Bongraine, Mireuil) : station vélo, bus express, covoiturage, consignes.
- Relier mieux les zones d’activité (Périgny, Aytré, Lagord) entre elles et aux quartiers d’habitation.

Objectif : Donner des alternatives crédibles à la voiture dans les déplacements domicile-travail.

Étendre le réseau vélo sans fracture territoriale

- Compléter les axes cyclables structurants entre les quartiers, pas seulement entre le centre et la mer.
- Créer un fonds "mobilité douce de proximité" pour aider les copropriétés, entreprises et écoles à installer des arceaux sécurisés.
- Déployer des zones de test de vélo électrique gratuit pendant un mois pour les foyers modestes.

Objectif : Que le vélo ne soit pas un luxe urbain, mais une vraie option pour tous.

Repenser la politique de stationnement

- Gratuité ciblée le samedi matin et en soirée dans certaines zones commerciales pour soutenir les commerces de proximité.
- Réserver certains parkings à des abonnés résidents à tarif préférentiel, avec contrôle via vignette.
- Étendre le principe du "forfait résident" à l’ensemble des quartiers à forte densité, sans surcoût annuel.

Objectif : Passer d’une logique punitive à une logique d’usage partagé.

Mieux intégrer les mobilités douces aux projets urbains

- Rendre obligatoire, dans tout nouveau programme immobilier, la présence de local vélos sécurisé, bornes de recharge, arrêt de bus à moins de 200 m.
- Imposer aux aménageurs une étude d’impact mobilité sur les flux de circulation.
- Intégrer des parcours piétons continus dans les aménagements futurs (quartier de Bongraine, ZAC Atlantech…).

Objectif : Que la mobilité soit pensée en amont, pas en rattrapage.

Bibliographie :

INSEE (2024) – Structure de la population par âge à La Rochelle

Observatoire de la Vie Étudiante (OVE) – Rapport national 2023

Université de La Rochelle – Enquête insertion professionnelle 2022

LocService.fr – Baromètre des loyers étudiants, avril 2024

ADEME – Bilan du recyclage en France, 2023

Ville de La Rochelle – Données territoriales et écologiques, 2023